Jos Veilleux: De Neault à Brodeur à Bibeau…

L’une des membres de la famille Neault, Diane, se rappelle avoir reçu des offres pour acheter la sculpture de la part de la Ville de Shawinigan-Sud et d’un particulier qui venait d’acquérir la maison du Capitaine Veilleux, située juste à côté du dépanneur.

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«Nous avions promis par contre à Daniel Gill de ne pas la vendre», remarque-t-elle. Lorsqu’ils se départissent finalement du dépanneur en 2001, les Neault incluent la statue dans la transaction. Les nouveaux propriétaires, Marc et Lina Brodeur, continuent d’opérer le commerce durant deux ans puis décident de fermer boutique. Que faire du de la pièce de Daniel Gill?

Joint par L’Hebdo, ce dernier, qui a abandonné depuis sa carrière artistique, se souvient vaguement d’avoir reçu un appel d’une personne lui demandant quoi faire de l’immense sculpture. «Pas de place où la mettre!», lui répond tout simplement Daniel Gill. Selon Lina Brodeur, c’est finalement un acheteur d’antiquités passant par là qui hérite de la pièce moyennant un prix qui n’a pas été divulgué.

S’ensuit alors une éclipse de quelques années pour le Capitaine Jos Veilleux. Dans l’Outaouais où il vivait incognito depuis 2008 sur le bord de la route 148, Céline et Jean-Marc Bibeau, les propriétaires du Domaine Monté-Bello, signalent l’avoir trouvé chez un antiquaire. «Cette sculpture était dans un état pitoyable quand mon mari l’a acquise. Il a mis de longues heures à la restaurer. Heureusement car elle avait l’allure de bois de chauffage dans un délai rapproché», écrit Céline Bibeau dans un échange de courriels.

Le retour du Capitaine

Lorsque cette histoire a été mise au jour la semaine dernière, des défenseurs du patrimoine shawiniganais se sont mobilisés pour tenter de rapatrier le capitaine dans son patelin.

Les propriétaires du Domaine Monté-Bello ont cependant opposé un refus catégorique, avouant avoir un coup de cœur pour ce capitaine sans nom qu’ils ne connaissaient ni d’Ève, ni d’Adam. «Racontez moi l’histoire du capitaine, je serais heureuse de la perpétuer», a même demandé la propriétaire dans un courriel.

Informé par L’Hebdo du destin de sa pièce concoctée il y a maintenant 19 ans, Daniel Gill esquisse un sourire. En fait, il se dit heureux de savoir qu’elle était maintenant entre bonnes mains. «Je me rappelle qu’une des dernières fois que je l’ai vue, elle n’avait pas été entretenue et elle s’était beaucoup dégradée.»

À la même époque où il a créé le Capitaine Jos Veilleux, Daniel Gill a aussi réalisé la sculpture Le marcheur d’eau, une œuvre qu’on peut encore admirer aujourd’hui sur la propriété du restaurant Les Copains d’abord à Grandes-Piles.